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Publié le par lauresemiusta.over-blog.com

    8h. Ciel grossi par un orage en approche, toutes fenêtres ouvertes j'entends le roulement. ce gris ne le quitte pas, un ciel en relief, bouché par des formes grossières. Se mettre à la fenêtre, sentir le reflux d'un courant d'air frais. Il va pleuvoir, et ne sachant toujours pas où la pluie tombera. Enfin.
Elle est assise, se regarde de l'intérieur. A quoi ressemble t elle ? Son du béton grinçant, du bitume coincé, de la terre sèche. Se craquèle, s'ouvre à la pénétration des gouttes. Avoir un regard érotique sur les choses. Que vais je faire désormais? Que va t elle devoir inventer pour ne pas s'ennuyer ? Après ces jours de pure perte, avec sa cohorte de personnages extérieurs à elle même, à son propre corps. Il faut qu'elle se déchire, en deux, trois, quatre. Le bruit d'une mécanique que l'on remonte envahit la pièce, à la fenêtre dernier rayon de soleil. sur le beige de sa veste, on a l'impression de retrouver de vieux souvenirs, enfant, devant l'océan. Embruns sur le visage, sable perforant le regard, horizon noir d'une impuissance née. On est seul, se dit elle. Tu la retrouves. Tu l'avais toujours cherchée, l’impossible satisfaction d’être deux, et ne pas se plaindre, ne pas sentir l'aspérité des creux laissés au hasard. Que font ils ? Ils t'oublieront. Que penseront ils ? A tout autre chose. Elle cherche du bleu dans le gris, ça ne prend pas, ne marche pas. Ils sont ailleurs désormais. Fermer la parenthèse, laisser la distance construire ses châteaux de sable, les savourer avec toute la violence d'un gosse. Détruire. Boire exclusivement du sirop de menthe, observer le monde se dandiner à travers le vert opaque. Elle n'a que ça. C'est ridicule. Elle est parfaitement consciente de la situation, depuis le début. Elle se connait trop bien, s'écoeure puis se détourne du miroir. Il pleut, Paris coule. Dernière journée. Ne se porte plus, malgré tout.

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